Sommes-nous la dernière génération à connaître les salles de cinéma ?

La Covid-19 a-t-elle isolé le monde du 7e art ? Et surtout, toutes ces restrictions sanitaires mènent-elles à la disparition de nos salles et du cinéma dans sa globalité ? 

Des magasins de la grande distribution ouverts au public et des petites salles jugées trop dangereuses qui restent fermées. Des jeunes, une nouvelle génération déjà de moins en moins intéressée par l’art cinématographique, des salles délaissées au profit du streaming où l’on trouve plus de blockbusters que de films d’auteur.

Doit-on craindre la disparition progressive de toute une culture ?

Aujourd’hui, des films et des acteurs remportent des prix ou sont nominés sans que le public n’ait eu la chance de visionner l’œuvre ou la performance en question. Le réel problème que le cinéma rencontre est une perte de popularité et de fidélisation, un intérêt moindre car les films sont désormais accessibles à la demande facilement, depuis chez soi et à très petit prix. La Covid-19 popularise ces plateformes de streaming au détriment de la beauté et de la sensation que nous procurent les salles de cinéma.

Se cultiver est-il plus dangereux que de s’acheter une paire de baskets ?  

Ce qui agace nos passionnés, nos artistes et nos jeunes, est qu’aujourd’hui un magasin accueillant des centaines de personnes semble moins mortel que l’accès à la culture de l’âme, à la nourriture de l’esprit qu’est l’art. Des dizaines de films en attente de sortie, une attente du public craignant de n’en voir sortir que peu. L’industrie comptait 58% de chiffre d’affaires en moins en 2020, soit une perte de 31 milliards de dollars, ce qui est peinant pour l’art qui a besoin de vivre et de nous, spectateurs, pour le faire vivre.